Mangeur d’étoiles

ou Afterimage / Après les images

Nicolas H. Muller

18 Janv. au 24 Fév. 2024

vernissage Jeudi 18 Janv. 2024

Chè. re. s ami. e. s,

Première exposition solo de Nicolas H. Muller dans le nouvel espace d’exposition de la galerie  

11bis rue Jarente 69002 Lyon

Cette exposition est la première réelle collaboration entre l’artiste et la galerie. Au cours de ces dernières années, la galerie a eu l’occasion de présenter de façon ponctuelle et/ou lors de group show le travail de Nicolas H Muller.

photo : détail de Mangeur d’étoiles ou afterimage / Après les images -2023,
impression photographique, 100x130cm

[…]Nicolas H Muller expose sur un pied d’égalité les objets qu’il fabrique, ceux qu’il assemble, ceux qu’il trouve et ceux qui seraient considérés par d’autres comme des déchets de fabrication. Tous participent de l’histoire de cette exposition, appelant non seulement les contextes dans lesquels il les trouve ou les fabrique mais aussi les contextes dans lesquels lui-même se trouve. Comme un montage multipiste, ou comme les différentes réalités de Danny Madigan, cette exposition possède plusieurs interprétations parallèles. […]

« Chaque objet a été fabriqué dans une certaine aire culturelle, dans un pli du temps particulier au sein de cette aire, et le raconte. La forme est ce récit »

Jean-Christophe Bailly, Sur la forme, Manuella ed., Snell, Belgique, 2013, p.51.

Que dit de notre temps l’œuvre de Nicolas H. Muller ? Sa fragilité et sa tension dramatique. Chaque pièce est évocatrice de cette dualité qui s’exprime dans certaines créations par la matière utilisée, la porcelaine ou le verre, dans d’autres par l’accident ou l’usure et parfois par leur propre genèse.

Son œuvre rend perméables les frontières établies entre fragilité et force, entre pureté et brutalité. Les Anges de Benjamin, écho aux lignes écrites par Walter Benjamin sur l’Angelus Novus de Paul Klee, nous invitent à porter ce double regard sur sa création.  A la légèreté de la forme angélique du métal s’oppose le principe violent de son origine : une explosion. 

Nicolas H. Muller parvient ainsi toujours à intégrer de multiples biais d’appréhension par un jeu permanent sur la délicatesse et la puissance. Ainsi de la plénitude des cercles qui dévoile dans la finesse de la porcelaine la puissance de la forme. Dans l’apparente perfection du tondo résonne toujours une fragilité dévoilée par un éclat, une fêlure, une légère variation… L’absolu inatteignable voilà ce que chaque création de Nicolas H. Muller évoque subtilement, qu’elle naisse de sa main ou qu’elle soit collectée.

A partir du nom donné en Amérique du Sud à ces hommes qui se nourrissent de substances hallucinogènes, Romain Gary étend le champ sémantique des Mangeurs d’étoiles aux poursuites chimériques d’un absolu. Première exposition solo de Nicolas H. Muller à la Galerie Houg, Mangeur d’étoiles ou Afterimage / après les images explore à travers des matériaux et formes diverses la vulnérabilité des rêves et leur persistance. A l’image de ces rêveries fragiles et pourtant créatrices de mouvements puissants, Nicolas H. Muller explore la structure intérieure des formes.  Des Anges de Benjamin au rocher de lettré, de la porcelaine au béton brut un même fil conducteur : celui de l’accident. Comme chez Romain Gary la quête de l’absolu implique nécessairement la chute mais celle-ci est salvatrice dans le mouvement de dépassement qu’elle génère. L’accident chez Nicolas H. Muller devient le marqueur sensible dans chaque œuvre de la nécessité d’un imaginaire tourné activement vers l’absolu.

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