POINT DE VUE

Marie BOURGET (1952-2016)

12 septembre - 12 octobre 2024

L’œuvre de Marie Bourget oscille entre une approche protéiforme des codes de représentation et une distanciation ironique, où les objets les plus sérieux prêtent à sourire. Chez cette artiste majeure de la fin du XXème siècle plus que chez tout autre peut-être, tout est question de point de vue. Selon un point de vue que l’on qualifierait volontiers de technique, l’artiste nous invite à nous interroger sur les expériences-limite de transcription de la réalité, où les arts graphiques et sculpturaux se doivent de recourir à des codes plus ou moins convenus, à ensemble de « trucs » destinés à tromper l’œil, dans l’optique illusoire de retranscrire l’inreprésentable.


Texte de Richard Vessaud

POINT DE VUE, 1985
metal et corde, 177×100×15cm

C’est au milieu des années 80 que Marie Bourget apparait sur la scène artistique française, au moment où tous les regards se tournent vers la figuration libre et le renouveau de la peinture. C’est à l’opposé de cette tendance que son œuvre se définit, dès l’origine, par une économie de moyens, à la limite du dépouillement, par l’exigence d’un travail aux frontières de l’art conceptuel. Désignée comme appartenant à la nouvelle génération d’artistes inclassables, Marie Bourget est repérée très rapidement au point d’être choisie par Suzanne Pagé pour participer en 1986 à la Biennale de Venise dans le Palais des prisons, sous l’égide de l’Association française d’action artistique, en compagnie de Boltanski et de Leccia, tandis que Buren investit le pavillon français.

De 1980 à 2005, la présence de Marie Bourget sur la scène artistique française est très remarquée. Elle est rapidement considérée comme un des artistes majeurs pour son approche inédite de la sculpture contemporaine. Les galeries parisiennes se l’arrachent. Après un début à la galerie Verrière de Lyon, la voici d’abord chez Claire Burrus, puis Ghislaine Hussenot, Gilbert Brownstone et enfin Martine et Thibault de la Châtre. Le réseau international lui ouvre ses portes aux Etats-Unis (Asher Faure Gallery à Los Angeles, Farideh Cadot à New-York), en Allemagne (Galerie Von Witzleben à Karlsruhe), en Italie (Galerie Paolo Vitolo à Rome), en Suisse ( Galerie Andata Ritorno à Genève), à Londres (Victoria Miro Gallery), en Belgique ( Galerie Micheline Szwajer à Anvers). Les institutions, parmi les plus prestigieuses du moment, programment le travail de Marie Bourget , soit en solo, soit en exposition de groupe ( Le Nouveau Musée de Villeurbanne, Le Mamco de Genève, Le Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Le consortium de Dijon, Le Guggenheim et The New Museum of Contemporary Art à New-York pour ne citer que ceux-ci). La Biennale de Sydney l’accueille en 1988.

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